Comprendre le tarif d’un graphiste freelance

Processus de création

Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’un graphiste ne vend pas uniquement un logo, une affiche ou autre prestation. Non, non, c’est avant tout un processus de création qu’il vend et qui lui permet d’arriver d’un point A (création ou refonte), à un point B.

Il existe de nombreuses plateformes où les prix sont tirés vers le bas et il est tout à fait possible d’avoir un logo pour 5€ ! Comment c’est possible ? Parce qu’il n’y a pas de travail de recherche, il n’y a pas de conseils ni même d’ajustements en fonction de ce que vous aimez ou non. Vous arrivez, vous choisissez le logo qui vous convient le plus, vous payez et c’est tout. Ce qui est clairement aux antipodes du métier de graphiste car une identité graphique est propre à chaque marque et à chaque entreprise.

Le processus de création en question, c’est d’abord recueillir les besoins du client. Ça peut paraître totalement illusoire mais comment plaire à sa clientèle s’il ne connaît pas ses habitudes ou ses particularités ?

Une fois que ses besoins sont recueillis, le graphiste va entrer dans une phase de recherche qui lui permettra de s’imprégner des « codes » du marché auquel le client appartient. Il analyse également la concurrence du client.

Les essais 

Avant de fournir ses premières propositions, le graphiste va tester toutes sortes de pistes que le client ne verra pas forcément. En effet, il va tester différentes associations de couleurs, de typographies, de formes etc… Et cela peut représenter énormément de temps si le projet est complexe. Ces différents essais vont l’amener aux versions qu’il soumettra au client. Une fois que le client a choisi une piste, le graphiste va ensuite procéder à la modification de cette piste jusqu’à satisfaction complète du client ! Et là aussi, entre la validation de la proposition jusqu’au logo final, beaucoup d’heures peuvent passer.

Alors, est-ce que ces plateformes à bas coûts font cela ? Spoiler : non.

La cession des droits

Une chose totalement négligée par le grand public : la cession des droits. Qui dit création dit forcément droits qui en découlent et l’identité visuelle n’est pas en reste ! Généralement, le graphiste va céder les droits (à titre gratuit ou non) d’utilisation de son oeuvre pour que le client puisse diffuser son logo comme il lui semble (à condition de ne pas dénaturer l’oeuvre originale).

Le tarif d’un freelance peut également dépendre de plusieurs facteurs. Peu importe le domaine d’activité ou même le statut, plus quelqu’un aura de l’expérience dans son domaine, plus cela impactera son tarif. Cela vaut pour les indépendants mais également pour les salariés ! Si l’indépendant se lance à peine dans le métier il aura (trop?!) tendance à avoir des prix bas. Au contraire, un graphiste expérimenté pourra tarifer plus cher.

La localisation du freelance aura également un impact sur ses prix. En effet, certaines villes sont plus chères que d’autres et le coût de la vie est ainsi plus cher. Il va de soi que les prix pratiqués seront plus chers en plein Paris plutôt qu’au fin fond de la Creuse car les niveaux de vies sont moins élevés chez cette dernière.

La chose la plus souvent mal comprise est que tout le monde pense qu’un graphiste freelance, parce qu’il est son propre patron ne paye pas de charges et que le prix de sa prestation lui renvient entièrement ! Eh bien malheureusement non, c’est faux… Peu importe son domaine d’activité, le freelance a des frais sur son entreprise et le coût de ses prestations ne reflète pas son salaire et son chiffre d’affaires ne veut pas dire son bénéfice.

Charges variables

Suivant le statut juridique de son entreprise  ainsi que la nature de son activité, le freelance devra s’acquitter de diverses charges comme les cotisations sociales, l’impôt sur le revenu (comme partout), la contribution à la formation professionnelle… et j’en oublie probablement !

Charges fixes

L’indépendant va également payer des charges fixes pour le fonctionnement courant de son entreprise. Suivant le secteur d’activité dans lequel il se trouve, il aura plus ou moins recourt à ses postes mais globalement ils seront les mêmes pour tous les freelance :

Pour finir, chaque entreprise paye un impôt local qui s’appelle la CFE (Cotisations Foncières des Entreprises) qui peut s’apparenter avec la taxe foncière chez les particuliers.

Vous l’aurez compris, beaucoup de petites choses viennent s’ajouter aux frais des indépendants.

Pour conclure, non un graphiste freelance n’est pas « cher » ! Son tarif horaire sera probablement moins cher que celui d’un garagiste ! Simplement, le travail d’un graphiste demande de la réflexion et ces réflexions ne sont pas toujours représentées.

Le graphiste applique un tarif qui lui permet de vivre de sa passion, de vivre de son métier. Il n’applique pas un tarif aléatoirement en fonction du client. Son coût représente aussi la viabilité de son entreprise et de sa plus-value.